La guerre contre les turcs

Au début du XVe siècle d’autres dangers menaçaient la république : l’expansion de l’Empire Ottoman dans les Balkans et en Méditerranée orientale. Au XVIe siècle, le successeur de Soliman sur le trône ottoman, Selim II, reprit les hostilités vis-à-vis des dominations vénitiennes survivantes dans l’orient en attaquant l’île de Chypre. Venise réagit en envoyant une flotte dans la Mer Égée et en négocia avec Pie V pour créer une Ligue chrétienne et soutenir l’effort de guerre.

La Ligue fut conclue le 25 mai 1571. Elle réunie les forces de Venise, d’Espagne, de la Papauté et de l’Empire, sous la présidence de Jean d’Autriche, de frère de Philippe II roi d’Espagne. Les 236 bateaux chrétiens qui se sont réunis dans le golfe de Lepanto se heurtèrent 282 bateaux turcs commandés par Capudan Alì Pascià. Le 7 octobre 1571, ce fut la grande bataille navale, elle se solda par la victoire de la Ligue chrétienne.
Malgré la victoire de Lepanto, le traité de paix força Venise à céder aux ottomans l’île de Chypre et d’autres possessions. Ce traité marqua la décadence militaire et maritime de la très sérénissime.

Au XVIIe siècle, après un long conflit, elle perdit la Crète. Venise réussit à reconquérir en 1699 la Morée, qui fut rapidement reconquise en 1718 par l’Empire Ottoman.

Le XVIIIe siècle

Au XVIIIe siècle la République s’éteint dans une politique de conservation et de neutralité. Toutefois la « très sérénissime », même au crépuscule de son existence politique brillait encore du point de vue du culturel : il suffit de se rappeler les noms de Vivaldi, Goldoni et Canaletto.
Vers la fin du siècle, la vie publique subit des tourments politiques internes provoqués par les nouvelles idées introduites par la Révolution Française.

La conquête terrestre

Malgré sa neutralité déclarée, pendant la campagne d’Italie menée par la France révolutionnaire, la République fut envahie par les troupes françaises menées par Bonaparte en 1797. Ils occupèrent la terre ferme, en arrivant aux marges de la lagune. Suite aux menaces françaises d’investir la ville, lors de la séance du 12 mai 1797, les Doge Ludovico Manin et les magistrats déposèrent les armes, alors que le Grand Conseil abdique, et déclare déchue la République, instituant un gouvernement de Municipalité provisoire. Après plus de 1000 ans, Venise perdit son indépendance.
Napoléon entre ainsi à Venise sans que presque un seul coup de feu soit tiré, sauf par l’artillerie du Fort de Sant’Andrea, qui n’ayant pas été encore averti de la reddition, détruisit la frégate française « le Libérateur de l’Italie »

Avec le Traité de Campoformio entre les français et les autrichiens, la « Municipalité de Venise » cessa d’exister et furent cédés à l’Autriche la Vénétie, l’Istrie, la Dalmatie et les Bouches de Cattaro, qui vinrent former la « Province vénitienne » de l’Empire Austro-hongrois : les Autrichiens entrèrent dans la ville le 18 janvier 1798.
En 1848 commencèrent les mouvements révolutionnaires, à l’initiative de Daniele Manin. En 1866 il y eu un plébiscite pour l’annexion au récent royaume d’Italie.